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La Minute Immo : comment revitaliser le centre-ville de Marseille ? (by la povence du 27.09.2019)

Repenser, redynamiser, rebooster... le centre-ville de Marseille est source de nombreuses problématiques auxquelles les professionnels de l'immobilier tentent de répondre.

Revenir à l'essentiel, avec des commerces de proximité, de la végétalisation et des services. C'est la conclusion du débat immobilier organisé hier sur le stand de La Provence, à la Foire Internationale de Marseille. Autour de la table, Fabrice Alimi, Christophe Celdran, Jean-Noël Léon et Benoit Vincent, respectivement président du Club Immobilier Marseille Provence, président de la Fédération des Promoteurs Immobiliers, président de Clairimmo et directeur du World Trade Center. Ces quatre acteurs du foncier en région ont longuement échangé sur leurs visions, se retrouvant sur un point commun essentiel : le renouveau du centre-ville de Marseille.

De nouvelles façons de travailler 

Au sommet de la tour La Marseillaise se trouve le Sky Center du WTC. Son directeur, Benoit Vincent y observe la mutation de ce cœur de ville. "Nous ressentons une forte demande en immobilier de bureaux. Nos clients veulent vivre en centre-ville parce qu’il est source de vie." Un avis partagé par Fabrice Alimi, président du Club Immobilier Marseille Provence : "On peut observer une forte modification de la façon de travailler, de manger à coté de son bureau, de sortir, de faire du sport et de surtout mettre la voiture de côté." Il ajoute : "Ce centre-ville a été malmené aussi durement que d’autres centres-ville en Europe. Il n’est pas pire, mais il n’est pas comme les autres."

Côté FPI, le centre-ville de Marseille doit s'inspirer du vivant, de l'humain, du végétal et être connecté : "Ce mille-feuille administratif doit être simplifié pour travailler sur un PLUi du 20e siècle qui va nous permettre de construire la ville du XXIe siècle." Le président du réseau d’agences Clairimmo, lui, pointe du doigt la politique municipale : "Il y a eu beaucoup de plans proposés mais il serait temps que les politiques se mettent autour d’une table avec des professionnels de l’immobilier, qui connaissent leur métier, pour offrir de la qualité aux Marseillais."

Des axes qui divisent ou relient 

Rue de la République, rue de Rome, Canebière... pour les quatre intervenants du débat, les axes urbains divisent et relient. "J'emprunte le tramway régulièrement. Il relie mon bureau "euroméditerranéen" au centre-ville historique," confie Benoit Vincent, qui croit et espère le succès de la plus haussmanienne des rues de Marseille, celle de la République. "En haut, il y aura un cinéma et au centre l'Ilot des Feuillants déjà ouvert," cite Fabrice Alimi en prenant l’exemple de la Canebière. "Oui mais ça ne fait pas tout," pour Christophe Celdran, "il y a des villes comme Bordeaux où cela fonctionne." Ce à quoi rétorque le président de la FPI : "Marseille, ce n'est ni Lille, ni Lyon, ni Montpellier." Fabrice Alimi appuie : " Si il y a 5 ans vous m'aviez dit que la place des Capucins deviendrait LE spot pour touristes, je me serais mis à rire, pourtant aujourd’hui Noailles est un lieu touristique. Marseille est un grand bazar et elle devrait l'assumer. C'est là, qu'elle retrouvera ses lettres de noblesse."

Besoin de proximité 

"Plus largement, c'est le tissu économique qui doit être recomposé," déclare Fabrice Alimi qui à la fin du débat replace sa casquette de vice-président de la Chambre de Commerces et d’Industries Marseille Provence. À la clé : création d'emplois et dynamisation renouvelée. "Mais est-ce les services ou la population qui doivent arriver en premier ?" demande Christophe Celdran. "Les services !" tranche Jean-Noël Léon. Fabrice Alimi reprend en interpellant la table : "D'après vous, comment un quartier délaissé devient un quartier "hype" ?" Il répond par la culture, l'art, l'entrepreneuriat simple et la gentirifcation qui sauve un quartier.

Christophe Celdran cite Bordeaux comme exemple d'inspiration pour Marseille. Ce à quoi Jean-Noël Léon réagit : "Ce n'est pas comparable. On a un centre-ville bien plus important. Le 12e arrondissement de Marseille, c'est la superficie de Bordeaux. Ce sont des problématiques bien plus importantes." Tous sont d'accord : "Il faut travailler ensemble." Rome ne s'est pas faite en un jour, Marseille non plus.

Politique urbaine

Cette année 2019 se concluera sur 1 million de transactions immobilières en France, un record. La hausse des prix a été compensée par la baisse des taux d'intérêt. La politique du "taux zéro" a bénéficié pour le neuf, un peu moins pour l'ancien. En conséquence, aujourd’hui plus de 58% des Français sont propriétaires ; le taux plus important d'Europe.

L'événement du 5 novembre dernier a bien évidemment été soulevé : "Avec le drame de la rue d’Aubagne, tout l'hypercentre s'est sclérosé parce que tout le monde voulait vendre et personne ne voulait acheter," explique Christophe Celdran, "la Ville n'a pas eu de cohérence, c'est bien beau de donner des idées ou des lois comme Alur, loi Elan, cela incite à mettre en place des leviers mais ce n’est pas suffisant." Les quatre experts ont également échangé sur un plan mis en place par la Métropole obligeant le bailleur à avoir une autorisation de louer après validation des normes de son bien. "Une bonne chose," pour certains, "qui doit s’accompagner d’une politique volontariste" pour d’autres. Tous sont d’accord pour le retour de lourds investissements (plutôt privés) pour sauver ce centre-ville. Une "Opération d’Amélioration de l’Habitat de Marseille Centre" qui débutera le 15 octobre prochain.



By Ibtissam Benchikh
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