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La Minute Immo : Marseille, laboratoire expérimental de la ville de demain

La cité phocéenne a amorcé une requalification de certains quartiers emblématiques, et pourrait devenir un exemple européen en matière d'urbanisme sous certaines conditions. La cité phocéenne pourrait devenir, dans les prochaines, un véritable laboratoire européen expérimental en matière d'urbanisme et d'immobilier, selon Fabrice Alimi, le président du Club Immobilier Marseille Provence.

La 13e Journée de l'immobilier se déroule aujourd'hui, à Marseille, et s'intéresse notamment à la ville de demain. Cette grande messe annuelle des professionnels du secteur a permis d'aborder, en particulier, l'avenir du centre historique de la cité et les enjeux liés, bien souvent délaissés ou mis de côté ces dernières années.

"Je pense que Marseille peut devenir un véritable laboratoire européen expérimental en la matière. Avec la tragédie de la rue d'Aubagne, la cité a connu un épisode catastrophique de son histoire. Mais, par rebond, elle peut être exemplaire pour toutes les villes de l'Europe ancienne, avec les requalifications en cours et à venir", affirme Fabrice Alimi, le président du Club Immobilier Marseille Provence, qui organise ce grand rendez-vous annuel.

"Si on prend des villes comme Lisbonne ou Séville, par exemple, ils ont compris depuis un bon moment que la piétonisation était l'atout n°1 de l'urbain. De notre côté, nous pouvons apporter, en matière de plus-value, davantage de mobilité douce avec les vélos et les trottinettes, et faire l'inverse de ce qu'on fait nos parents et nos grands-parents, en amenant la campagne dans l'urbain, en végétalisant la ville, en faisant de l'agriculture urbaine, en optant pour des toits végétalisés... En somme, en remettant du vert à l'intérieur du gris. Ainsi, Marseille, avec son histoire ancienne et récente, avec ses qualités intrinsèques, son esprit de grand bazar et son énergie, doit être, plus que toute autre ville, le laboratoire européen de la ville réinventée", ajoute celui qui est également président de la Fédération français des Clubs Immobiliers, regroupement récemment créé.

Adapter la ville aux enjeux du 21e siècle

Cette démarche immobilière et urbaine a été entreprise dans plusieurs quartiers marseillais, comme au Jarret ou au cours Lieutaud, où il est envisagé une avenue comptant 130 arbres d'alignement. "L'objectif est de reconquérir cet espace public pour l'adapter aux enjeux du 21e siècle", souligne Emmanuel Dujardin, président de Tangram Architectes.

"Nous avons conçu notre projet dans un souci de réversibilité des espaces publics : les bandes d'exposition commerciales envisagées peuvent, par exemple et sans difficulté, se transformer en terrasse de café. La volonté est également de reverdir les espaces publics car il faut savoir que, sous un arbre, on perd environ 5 degrés. De la même manière, du côté du Jarret, où la dernière requalification datait de 1955, soit au moment où Marseille abattait ses arbres, notre premier objectif a été de gommer les stigmates routiers des années 50-60 avec la plantation d'un millier d'arbres", précise Laure de Buzon, paysagiste au sein de Tangram Architectes.

Restructurer le tissu urbain en profondeur

La ville de Marseille a également lancé l'opération "Grand Centre-Ville", qui vise à rénover et restructurer en profondeur le tissu urbain. La réhabilitation du pôle Canebière-Feuillants en est, par exemple, le premier des exercices de valorisation urbaine et immobilière. Cet îlot est une importante friche urbaine ancienne, située en partie centrale de la Canebière. Tangram Architectes intervient en respectant le bâti existant, et l'îlot est constitué d'un hôtel Mercure de 90 chambres et d'une brasserie dont les façades sont traitées dans l'esprit des boutiques qui animaient la Canebière autrefois.

Autre exemple : la réhabilitation des anciennes Galeries Lafayette, qui va se concrétiser en deux parties : "une partie commerce au rez-de-chaussée et une partie haute comprenant une résidence "The Babel Community", sur six étages. Du deuxième au septième étage, ce lieu proposera à la fois des logements, des espaces de coworking et de coliving, un centre de congrès et de séminaires...", précise Guillaume Pellegrin, dirigeant fondateur de Tivoli Capital.

Des énergies à exploiter et à déployer

"Il y a une reconquête engagée. Cette ville de Marseille a un potentiel extraordinaire et il y a beaucoup de choses qui sont en train d'être faites", synthétise Christian Brunner, le directeur général de l'Agam, l'Agence d'urbanisme de l'agglomération marseillaise. "De plus, dans l'hypothèse que nous portons, nous estimons qu'il y a un potentiel d'évolution de plus de 7000 emplois dans le centre-ville, et 40 % des activités dans quelques années seront liées à la ville créative. Je suis, de ce fait, très optimiste, et certain que le monde immobilier va prendre une part active dans cette transformation", ajoute-t-il.

Et Winy Maas, architecture, urbaniste néerlandais et cofondateur de MVRDV, de conclure en affirmant : "Nous sommes tous, en soi, des urbanistes : tout le monde est là pour construire la ville de demain. Si chacun le fait à la hauteur de son immeuble, par exemple, il va enclencher un cycle vertueux. Il est, de ce fait, nécessaire d'exploiter et de déployer toutes ces énergies !"

Par Julien Pompey
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